8 juil. 20234 min de lecture

Dean M Hecht - 450th Bomb Group - 720th Bomb Squadron

Dean M Hecht est né aux États-Unis, le 20 décembre 1920, dans la ville de Lexington, située dans l’État du Nebraska. Il est le fils d’Alvah R Hecht et de Grace M (Kirkwood) Hecht. Il avait trois frères, Boyd C Hecht, Wayne N Hecht et Ross E Hecht. Il était étudiant à la faculté de droit de l'université du Nebraska puis fut employé par la Midwest Life Insurance Co. avant de s'engager dans les forces armées. Il s’engage dans l’armée américaine le 24 juillet 1942 sous le matricule 17098295.

Après de nombreux mois passés à s’entraîner aux États-Unis, il obtiendra le grade de 2nd Lieutenant avec le matricule O-2057299. Il sera envoyé en Italie pour aller combattre sur le front méditerranéen (MTO). Il est officiellement affecté dans le 720th Bomb Squadron du 450th Bomb Group de la 15th Air Force au mois de novembre 1944 et sert en tant que Co-Pilot sur des bombardiers B-24 Liberator. Il effectua 10 missions au total.

Il servira dans l’équipage du 2nd Lt Milton F Flohr jusqu’à la mission du 15 janvier 1945. Ce jour là, le groupe décolle de leur base aérienne de Manduria, située en Italie, pour bombarder la gare de triage du sud-est de la ville de Vienne, en Autriche. Se trouvant dans le bombardier B-24J immatriculé 42-51790, l’équipage rencontre un grave problème mécanique vers 12 h 38. Le pilote a dû puiser dans la puissance excédentaire de son moteur afin de maintenir sa position dans la formation. Environ 25 minutes avant d'atteindre le Point Initial et se trouvant à 25 500 pieds d'altitude, la pression d'huile du moteur #2 chuta rapidement et le moteur #4 s’emballa. L'utilisation du mécanisme de mise en drapeau n'a pas permis de corriger l'emballement de l'hélice mais le dysfonctionnement fut corrigé dans une certaine mesure par l'utilisation de la manette des gaz. Il fut nécessaire de mettre en drapeau le moteur #2 et une fuite d'huile sur le moteur #1 fit que le moteur commença à fonctionner assez fortement, les bombes furent alors larguées et l'avion quitta la formation et retourna en direction de la base en effectuant un virage à 180°. En raison de la perte rapide d'altitude, l'équipage décida de jeter les mitrailleuses, les munitions et d'autres équipements lourds pour alléger l'avion mais une perte constante d'altitude amena l'avion à 16 000 pieds, au-dessus du lac Balaton. La décision fut prise de passer en territoire russe. Une double couche de nuages s'est suffisamment ouverte pour permettre au navigateur de regarder vers le bas et de voir le lac Balaton, permettant ainsi de vérifier avec précision la position de l'avion, et peu de temps après, les préparatifs ont été faits pour sortir de l'avion. En raison de l'état de l'avion et des conditions météorologiques, la décision fut prise de sauter en parachute. À 14 h 00 heures et à une altitude de 14 000 pieds, tous les membres de l'équipage ont quitté l'avion et se sont posés à environ 16 kilomètres au nord du village de Tamàsi, situé en Hongrie. L'avion a été placé en contrôle C-L et suivait une trajectoire de 90° lorsqu'il fut abandonné. L'équipage n'a jamais su où l'avion s'était finalement écrasé. Tous les hommes ont atterri à moins de 15 kilomètres les uns des autres dans des champs ouverts dans un terrain vallonné recouvert d’une bonne couche de neige.

Le lieutenant Hecht se foula la cheville à l'atterrissage. Les passants hongrois le contactèrent rapidement et comme il parlait un peu l'allemand, il ne rencontra aucune difficulté à s'identifier. Les gens l’ont traité très amicalement et l’on emmené dans la propriété d'un riche ancien officier de l'armée hongroise. Il y fut très bien accueilli et le propriétaire insista pour qu'il y passe la nuit. Pendant le dîner, il rencontra des Français, des Hongrois et des Polonais qui se montraient curieux au sujet de l'Américain. Deux anciens soldats de l'armée polonaise étaient présents et déclaraient que, par crainte des Russes, ils se rendaient en Grèce. Le lendemain matin, l'hôte et un jeune polonais parlant anglais sont entrés dans la ville de Tamàsi et ont informé les Russes de la présence du Lt Hecht. Un soldat russe est sorti avec une charrette et l’a emmené aux autorités russes de la ville.

L’équipage fut rassemblé puis envoyé à Dombóvár, Kaposvár, Szekszárd, Dunaföldvár, Kiskőrös, Subotica, Szeged, Timișoara, Craiova, Pitești avant de finalement arriver au Consulat américain de Bucarest, en Roumanie environ 21 jours plus tard. L’équipage retournera sur sa base aérienne, en Italie, après un mois d'évasion, le 11 février 1945.

Après la guerre, Dean décrira ce sauvetage ainsi : J'ai été reçu par des paysans hongrois qui n'ont manifesté aucune animosité à mon égard. L'un d'entre eux m'a emmené chez le contremaître. Là aussi, j'ai été agréablement reçu. J'ai appris que le surveillant avait été officier dans l'armée hongroise mais qu'il avait démissionné. Le terrain était censé appartenir à un prince hongrois. Je regrette de ne pas pouvoir vous donner de noms. Cependant, la maison du surveillant était située à environ six kilomètres à l'ouest de la ville de Tamàsi. À Tamàsi, j'ai été remis aux Russes qui m'ont emmené aux autorités américaines à Bucarest. Sur le chemin, nous avons traversé la ville de Kaposvár. Deux hommes m'ont accueilli avec beaucoup de gentillesse et d'hospitalité. Il s'agit d'Alfred Szildred, Fő u. 53, Kaposvár et de Kacz Endre, Edei-u 9 I-em, Košice. J'espère que vous leur écrirez une lettre de remerciement. Cela signifierait beaucoup pour eux.